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Les industries des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine
Portrait de la santé économique et de l’emploi


Les industries des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine québécoises distribuent principalement leurs produits en Amérique du Nord. À l ‘échelle canadienne, la conjoncture économique favorable depuis plusieurs années a permis à un nombre important de Canadiens de s’enrichir et par conséquent d’acquérir des biens durables. Cela s’est traduit par un marché immobilier très effervescent.

Au Québec, en 2003, les mises en chantier ont atteint 50 289 unités. On devrait terminer l’année 2004 avec près de 56 000 nouvelles unités. Le vieux dicton « Quand l’industrie de la construction va tout va ! » s’applique très bien à notre secteur. L’industrie de la construction connaît ses meilleures années depuis quinze ans, en plus de profiter d’une croissance soutenue des dépenses en matière de rénovation résidentielle. Les industries des portes et fenêtres et des armoires de cuisine en bénéficient. Leur développement en dépend.

Du côté du secteur du meuble, l’achat d’une nouvelle propriété entraîne chez les nouveaux propriétaires l’acquisition de nouveaux meubles. Ainsi, en 2002, les magasins de détail de meubles et d’appareils électroniques ont déclaré 24,5 milliards $ de ventes, soit un gain de 8,1% par rapport à 2001. Selon une étude de Statistique Canada, les acheteurs de maison ont dépensé deux fois plus au chapitre des meubles en 2002 que les propriétaires n’ayant pas déménagés. Cette enquête fait également ressortir que trois ans après leur acquisition ils continuent à se procurer des meubles en plus grande quantité que ceux qui n’ont pas déménagés.

Malgré cette conjoncture favorable au Canada, il faut cependant comprendre qu’en toile de fond on assiste depuis 2002 à des changements structurels et conjoncturels importants dans l’univers manufacturier en Amérique du Nord. De fait, la hausse de la valeur du dollar canadien de l’ordre de 25 % fragilise notre secteur sur le plan concurrentiel dans son principal marché à l’exportation : les États-Unis. D’autre part, la Chine, mais aussi des pays comme le Viêt-nam, l’Indonésie et Taïwan, raflent des parts de marché accrues au détriment des fabricants canadiens et américains.

Faits saillants :
  • Au Québec, le PIB de l’industrie du meuble a plus que doublé dans la dernière décennie. Il atteint 727,7 millions $ en 1992 comparativement à quelque 1 milliard 518 millions $ en 2002. On parle d’une progression très considérable de 108,6%. Ce qui constitue une performance supérieure au rythme de croissance de l’industrie manufacturière (48,8 % ) au cours de la même période. La valeur des expéditions a progressé de 15,7% en moyenne par année durant la période 1998-2002.

  • Selon l’Enquête annuelle des manufactures produite par Statistique Canada, le Québec compte 21 169 travailleurs dans l’industrie du meuble au Québec en 2000. L’année suivante, l’emploi augmente de 12 % pour atteindre 23 731 travailleurs. En 2002, le niveau de l’emploi augmente de 9,8 % à 26 046 employés. Notons que les données de l’enquête de la population active estimant le nombre d’emplois dans l’industrie du meuble à 43 100 en 2002 apparaissent exagérées compte tenu de la précision de l’Enquête annuelle des manufactures produite par Statistique Canada.

  • La croissance de la valeur ajoutée dans l’industrie du meuble au Québec a progressé de 7,5 % entre 2000 et 2001, contre 9,5 % entre 2001 et 2002. Ce qui démontre la forte tendance chez les manufacturiers à vouloir tonifier l’efficacité des moyens de production.

  • De 1996 à 2001, les exportations de l’industrie québécoise du meuble affichent un taux de croissance moyen annuel de 18,6 %. Ainsi, elles se chiffrent à 1,78 milliard $ en 2001. On parle d’une hausse remarquable par rapport aux 935 millions $ de 1996. La balance commerciale de l’industrie s’est régulièrement améliorée, passant d’un excédent de 543 millions $ en 1996 à 1,3 milliard $ en 2001. En 2002, le Québec revendique 43 % de la valeur globale des exportations canadiennes de meubles. Cette proportion était de 30 % en 1996. Le marché américain demeure la principale destination des exportations de l’industrie (85 %) en 2001.

  • Le marché de l’industrie du meuble évolue dans un contexte très concurrentiel à cause de l’intensification de la présence des produits chinois sur le marché québécois, voire sur le marché nord-américain. De fait, les importations de meubles chinois sur les marchés québécois et canadien ont progressé respectivement de 25,2 % et de 36,7 % en moyenne par année entre 1995 et 2000. Dans ces deux créneaux, les importations de meubles de la Chine ont augmenté plus rapidement que leurs importations internationales totales. En effet, l’ensemble des importations du Québec a bondi de 7,5 % en moyenne entre 1996 et 2001. Celles du Canada affichaient une progression de 5,1 % entre 1997 et 2002. Par ailleurs, les importations de meubles chinois sur le marché américain ont augmenté de 31,6 % en moyenne par année durant la période 1998-2002. En Europe, la Chine a fourni le tiers de ses livraisons de meubles en bois aux marchés de l’OCDE en 2000. Il s’agit d’une valeur 3,22 milliards $ US.


  • La majeure partie des exportations de meubles chinois est attribuable à un nombre croissant de coentreprises avec des partenaires étrangers engagés dans la fabrication de meubles. La Chine a grandement profité de l’ouverture des investissements et du transfert technologique provenant initialement de Taïwan (province de la Chine), de Singapour et plus récemment des États-Unis et de l’Europe.

  • À cet effet, la position compétitive de la Chine repose principalement sur des avantages comparatifs comportant des coûts plus faibles sur le plan des matières premières et surtout de la main-d’œuvre, sans oublier des facteurs clés comme le soutien externe provenant des taux de change favorables et la baisse des droits de douanes dans les grands marchés. Ces avantages contribuent nettement à l’essor des producteurs à faible coût, tels la Chine, le Viêt-Nam et bientôt la Malaisie. En 2001, l’industrie du meuble en Chine comptait quelque 30 000 établissements et trois millions d’employés(. Le taux horaire moyen (salaire) dans l’industrie manufacturière chinoise s’établit à 0,60 $ (60 sous) de l’heure, soit seulement 5 % du taux horaire moyen américain et 10 % de celui des autres pays asiatiques voisins(. Selon Shanghai International Finance News, la Chine détient actuellement la plus grande part mondiale des exportations de meubles, soit 16,2 %. Entre 1994 et 2001, la valeur des exportations de meubles chinois représente 23 milliards $ US.
  • Au cours des dernières années, l’industrie québécoise des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine a grandement profité d’une performance robuste des mises en chantier et des travaux de rénovation. En effet, la construction résidentielle et les dépenses reliées à la rénovation d’intérieur constituent les outils traditionnels de prévision de la demande de biens durables, en l’occurrence la demande des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine. La vigueur de l’emploi, la forte augmentation des revenus et un niveau élevé de confiance des ménages conjugués à des taux hypothécaires peu élevés ont porté le nombre de mises en chantier résidentielles à un niveau de 42 500 unités au Québec et à plus de 200 000 au Canada en 2002. Cette performance déjà considérée exceptionnelle cette année là a atteint un nouveau sommet en 2003 avec 50 289 unités au Québec. Et on en prévoit plus de 56 000 unités en 2004.

  • Selon l’Enquête annuelle des manufactures produite par Statistique Canada, le Québec dénombre 4 759 emplois dans l’industrie des armoires de cuisine en 2000, tandis qu’en 2001 le niveau de l’emploi augmente de 11 % pour atteindre 5 274 travailleurs. En 2002, l’emploi augmente de 7,5 % à 5 667 employés.

  • En 2002, les expéditions d’armoires de cuisine d’origine canadienne fracassent un niveau record : 2,1 milliards $. Ce qui représente une hausse de 8,6 % par rapport à 1,9 milliard $ enregistrés en 2001.

  • Dans l’industrie des armoires de cuisine, les fabricants canadiens acheminent des produits d’une valeur de 850 millions $ sur le marché national. Elle exporte des biens représentant 1,2 milliard $. Ainsi, 59 % des armoires de cuisine produites au Canada sont exportées à l’extérieur du pays, alors qu’en 1993 seulement 17 % de la production totale est envoyée à l’étranger. Soulignons finalement que 99 % des exportations sont destinées aux États-Unis.

  • L’industrie des portes et fenêtres représente un secteur en effervescence en raison de la forte activité sévissant dans le secteur de la construction résidentielle et des dépenses en matière de rénovation. Une enquête effectuée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement menée en 2002 indique que parmi les projets de rénovation intérieure de plus de 1000 $ les préférences des propriétaires canadiens vont du côté des armoires de cuisine (17 %) et des portes et fenêtres (13 %). Pour la région RMR de Montréal, 15 % des propriétaires envisageaient engagés des sommes dans les travaux de rénovation affectant les portes et fenêtres pendant la période 2002-2003, contre 13 % au cours de la période 2001-2002
Éléments stratégiques à intensifier :
  • Miser sur des créneaux de production plus efficaces intégrant davantage les dimensions de design et d’ergonomie
  • Accroître la productivité et la flexibilité afin d’augmenter les exportations
  • S’assurer d’une main-d’œuvre plus compétente pour maximiser l’utilisation des technologies et la valeur ajoutée de la production
  • Intensifier la mise en œuvre de techniques de production à plus grande valeur ajoutée
  • Hausser les capacités opérationnelles selon le concept juste à temps
  • Amplifier nos capacités à personnaliser les commandes des clients
Diagnostic des besoins de main-d’œuvre 2002-2003

Le Comité a rejoint 406 entreprises à travers tout le Québec. Du nombre, 253 entreprises ont complété le questionnaire. C’est-à-dire un taux de réponse de 62 %. Les entreprises l’ayant complété embauchaient 21 000 employés, soit près de 40% de la main-d’œuvre du secteur

    Au moment de l’enquête :

  • 64 % des entreprises prévoyaient une hausse de leurs ventes
  • 34 % estimaient que leurs ventes demeureraient stables
  • 2 % prévoyaient une baisse de leur chiffre d’affaire
  • Depuis la collecte des informations de l’enquête, certaines conditions économiques semblent évoluer vers une plus grande stabilisation de la croissance :

    -Hausse de la valeur du dollar canadien
    -Croissance économique américaine incertaine.
Métiers les plus en demande au Québec dans l’industrie :

Apprenti ébéniste Opérateur de machines industrielles
Apprenti opérateur de machines industrielles Opérateur de machines à commandes numériques
Assembleur ajusteur Ouvrier d’ateliers
Contremaître Peintre-finisseur
Dessinateur concepteur Préposé à l’emballage de produits finis
Directeur d’usine Préposé à la finition
Directeur de production Préposé au sablage
Ébéniste Représentant des ventes
Ébéniste industriel Responsable de l’expédition
Estimateur Réceptionniste
Manutentionnaire    


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