Jean-Paul Desruisseaux soigne les meubles aux petits oignons. Le peintre-finisseur y met tout son cœur. Victime d’une amputation de la main droite à la suite d’un accident sur une débiteuse voilà 25 ans, il est devenu un des meilleurs de sa profession. «Il n’y a pas plus grand plaisir que celui de travailler le bois. Et la vie a voulu que j’en découvre tous les secrets», souligne le vétéran employé du groupe Les Industries AP, un fabricant d’ameublement de chambre à coucher et de bureau situé à Laurier-Station, en banlieue de Québec.
Ce que je fais
Si les meubles trouvent preneurs sur le marché, c’est surtout grâce aux virtuoses du fusil à peindre comme Jean-Paul. La qualité du revêtement dépend premièrement d’une inspection minutieuse de chaque composant des lits, commodes, miroirs, bureaux. D’une main experte, il repère les surfaces rugueuses qu’il élimine à l’aide d’un papier doux. «C’est une opération très délicate. Sinon on devra repartir de zéro une fois au bout de la chaîne», précise-t-il.
Le peintre glisse de nouveau ses doigts sur les parois avant d’appliquer une couche de peinture. Il vaporise le meuble en utilisant une sorte de pistolet à jet aux coloris variables d’un module à l’autre. Les bavures et les coulisses peuvent se mettre de la partie; ici comme dans d’autres aspects de son travail, le peintre-finisseur doit combiner talent et expérience. «Une fois que le modèle est sec, poursuit l’artisan, il ne reste plus qu’à étendre le vernis. On envoie ensuite la marchandise sur le convoyeur en direction de l’entrepôt.»
Ce qu’il faut
Jean-Paul a appris les rudiments de son art à l’école de la vie. Il a développé lui-même les techniques du meuble. Il faut certes afficher une dextérité manuelle suffisante. À plus forte raison si l’existence vous a enlevé une main au passage. «Mais avant tout, l’amour du métier caractérise ceux qui font bien leur ouvrage. Moi, j’ai dû apprivoiser ce travail avec une prothèse myoélectrique. Et j’ai su m’adapter très rapidement.»
Comme plusieurs praticiens l’affirment, Jean-Paul estime que la qualité du champ visuel constitue le meilleur ami du peintre. «On doit très bien remarquer les imperfections. Après le vernis, par exemple, c’est trop tard. Nous sommes donc forcés de retirer l’article du lot pour le décaper.» On doit avoir un solide sens des responsabilités. «Chaque fois qu’on a un doute, il n’est pas opportun de consulter le contremaître. Il faut prendre l’initiative de juger si le travail est bon ou non.» D’où l’importance d’adopter une bonne éthique de travail. «On a intérêt à offrir un bon rendement si, en retour, on veut que la compagnie continue à progresser.»
À quoi ressemble mon travail
Jean-Paul travaille à proximité d’un convoyeur en compagnie de ses collègues très affairés au sablage, à la teinture et au montage. «On s’entraide les uns les autres», confie-t-il. Le bruit des machines tout comme les particules de peinture l’incitent au port des bouchons et d’un masque de protection. Les peintres au service de finition œuvrent environ 40 heures par semaine durant la nuit ou le jour. Les heures supplémentaires sont monnaie courante quand les ateliers tournent à plein régime. «J’adore mon milieu de travail. Il m’a permis de gagner ma vie, de me marier et de rester dans ma région natale. Tout ça a contribué à ma qualité de vie», dit Jean-Paul.
À quoi je peux aspirer
Selon nos observations, un peintre-finisseur d’expérience peut agir comme compagnon dans le cadre d’un Régime de qualification ou il peut devenir contremaître. De plus, moyennant un peu de formation, souvent effectuée en entreprise, le spécialiste de la peinture serait techniquement en mesure d’exercer une multitude d’occupations professionnelles: conducteur de machines, opérateur de machinage, monteur et assembleur de meubles. «La connaissance des produits et des techniques de production nous donne beaucoup de flexibilité», mentionne Jean-Paul.
Intérêts
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Aimer travailler physiquement et manipuler des instruments.
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Aimer travailler de façon méthodique et organisée.
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Aimer accomplir des tâches répétitives, selon des normes établies.
Aptitudes
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Capacité de travailler avec précision.
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Facilité à mouvoir les mains et les doigts habilement.
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Avoir de la minutie dans l’exécution des tâches.
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Avoir un sens aigu de l’observation.
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Démontrer un solide sens des responsabilités.