Comité sectoriel de main-d'œuvre des industries des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine
Poseur de ressorts    




«J’ai suivi les traces de mon frère à l’usine. À 18 ans, j’ai fait mes débuts à ses côtés. Son travail lui apportait de la gratification. J’ai compris pourquoi en faisant la même chose que lui», relate Jean Dufour, poseur de ressorts depuis 25 ans chez Lorenz, un fabricant de meubles rembourrés haut de gamme. «Aujourd’hui, je ressens de la fierté en contribuant à fabriquer des produits dont se servent des vedettes comme Céline Dion, Patrick Roy...»

Ce que je fais
Jean installe en quelque sorte les «amortisseurs» dans le cadre du mobilier, qui est destiné ensuite aux activités de rembourrage. Il fixe au préalable une longue pièce de jute dans le fond des canapés, causeuses ou fauteuils. Puis le meuble est renversé sur son flanc et la partie dorsale de la structure de bois est couverte de petits ressorts. Reste le siège. «Je dispose plusieurs gros ressorts (6, 7, 8, 9 pouces) à une certaine distance les uns des autres, un peu comme un damier. Je les agrafe à la toile en m’assurant qu’ils sont bien droits.»

Jean relie les boudins métalliques entre eux dans un chassé-croisé de cordelettes italiennes. Il tisse une véritable toile d’araignée. «Je solidifie le maillage avec des nœuds. J’en fais huit pour chacun des ressorts.» L’alignement parfait et la tension optimale de tous ces bigoudis en spirale procurent le confort tant recherché par la clientèle. «Pour certains modèles plus stylisés, nous ajoutons une bordure métallique sur le pourtour de l’ameublement pour en améliorer la stabilité.»

Ce qu’il faut
En dehors d’une solide formation de base, ce travail artisanal fait appel à des habiletés manuelles exceptionnelles combinées à une vitesse d’exécution supérieure à la moyenne. «C’est un métier qui demande de la persévérance. On peut mettre de 10 à 15 ans avant de maîtriser son art à la perfection, avec une cadence raisonnable.»

Jean parle aussi de l’importance de la minutie. «La qualité est très importante. Ce n’est pas du travail en série. On y met notre savoir-faire et notre cœur. Le meuble a une âme. C’est pourquoi les acheteurs peuvent payer des milliers de dollars pour une chaise.»

La patience est grandement sollicitée. Il lui faut adapter les procédés aux attentes des consommateurs. «Parfois, je dois modifier la quantité et l’arrangement des ressorts en fonction des spécifications techniques et esthétiques apparaissant sur une esquisse quelquefois tracée sur un coin de table.» L’apport créatif figure donc au premier plan. «L’autre jour, il fallait incorporer au fauteuil inclinable une sorte de bras rétractable. Cet accessoire permet au client de déposer un verre.»

À quoi ressemble mon travail
Jean travaille dans un atelier à aire ouverte. Installé à proximité de son établi rempli d’outils, il s’affaire sur deux chevalets où repose le coffrage des meubles. Assis sur un tabouret, il exécute ses tâches généralement en solitaire. Quand les pièces sont trop imposantes, un employé du service de l’expédition lui prête main-forte. «Je travaille aussi en collaboration étroite avec les employés affectés au taillage et au montage des cadres de l’ameublement. À l’occasion, nous héritons de commandes présentant un design inhabituel qu’on doit bâtir à partir des photos ou de croquis du client.»

Il commence son travail vers 7 h 30 et sort de l’usine vers 16 h 30. Il lui arrive bien sûr de collectionner les heures supplémentaires. «Nous n’avons pas le choix: il faut livrer la marchandise à temps. Mais quoi qu’il arrive, c’est toujours congé le samedi.» Dans les unités de production du meuble standard, cette main-d’œuvre spécialisée peut devoir travailler le soir et les week-ends.

À quoi je peux aspirer
L’apprentissage du métier s’effectue sur une longue période. Ce fait tend à réduire les possibilités d’avancement. Certains réalisent des activités connexes, comme le montage de l’ossature de bois du mobilier. «Avant, je combinais régulièrement les deux responsabilités» , confie Jean. D’autres se lancent dans la profession de rembourreur, l’une des fonctions les plus exigeantes et les plus complexes sur la chaîne de production, selon lui.

Intérêts
• Aimer accomplir des tâches de création artistique.
• Aimer accomplir des tâches répétitives, selon des normes établies.
• Aimer manipuler des instruments.

Aptitudes
• Facilité à mouvoir les mains et les doigts habilement.
• Avoir un sens aigu de l’observation.
• Démontrer une vitesse d’exécution supérieure à la moyenne et de la persévérance.
• Capacité de travailler avec précision et minutie.