Comité sectoriel de main-d'œuvre des industries des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine
Couturier de meubles et de matelas    




«Pendant mon enfance, je voyais ma mère travailler à la machine à coudre. Son jeu de mains et de pieds m’intriguait. J’ai alors décidé de tout apprendre sur le métier», raconte Lise Salvas, couturière depuis 1979 au sein du groupe Les Meubles Jaymar, un fabricant d’ameublement de salon situé à Terrebonne.

Ce que je fais
Lise assemble les morceaux d’étoffe fournis par le tailleur pour que le rembourreur puisse ensuite procéder à l’habillage des différentes pièces du mobilier. Elle reçoit les bandes de tissu correspondant au dossier, aux côtés, au bras et au siège des causeuses, des chaises, des fauteuils. Les matériaux lui arrivent par lots. «J’aligne les éléments d’une même composante dans la machine. Je place l’aiguille au bon endroit avec mes doigts. À l’aide de quelques coups de pédale au plancher, j’applique la couture finale au point de jonction. Je passe mes journées à reconstituer ainsi ces espèces de casse-tête.»

La finition est sa responsabilité. Au préalable, ses collègues couturières ont effectué d’autres tâches préparatoires à l’atelier. Par exemple, on inspecte les lisières de textile avant d’entreprendre les opérations d’échantillonnage, de plissage et de pré-assemblage. Il arrive aussi que certains modèles subissent un traitement à la «double aiguille», de manière à renforcer des bordures de soutien. «Il faut également que les collègues laissent quelques marques pour faciliter les travaux de rembourrage», ajoute Lise.

Ce qu’il faut
Presque toutes les couturières expérimentées ont appris «sur le tas». Il faut avoir une dextérité manuelle hors pair. On peut cependant apprivoiser l’abc du métier en suivant une formation spécialisée dans le domaine de la couture, du taillage et du rembourrage. L’industrie recherche en plus une main-d’œuvre consciencieuse et productive, souligne Lise. «On doit faire du bon travail. Sinon, les morceaux vont toujours nous être retournés. Le contrôle de la qualité du produit est très strict à chaque étape de la production. Il faut constamment se comporter au travail comme s’il s’agissait de notre propre entreprise.»

Une excellente mémoire procure un avantage indéniable. Il existe tellement de modèles sur mesure. Chacun nécessite une approche particulière: position des tissus, gabarit des raccords, type de couture, catégorie, grosseur et couleur de fil, etc., explique Lise. «Cela prend une connaissance étendue des matériaux et des procédés de confection. J’ajouterais qu’il faut de la débrouillardise. Si, par erreur, les tissus n’ont pas été taillés dans le bon sens, il faut faire en sorte de les organiser afin qu’ils s’agencent parfaitement les uns aux autres.» C’est un travail qui exige beaucoup d’honnêteté. «Il faut avoir le courage de recommencer jusqu’à ce que ce soit à point. Ce n’est pas seulement du travail à la chaîne, c’est aussi une vocation d’artisan.»

À quoi ressemble mon travail
Entourée d’une meute de couturières, Lise travaille assise à la machine à coudre dans un immense atelier. Une employée dépose sur un convoyeur les ballots de revêtements servant à couvrir les meubles. Le contremaître vient donner ses instructions à l’occasion. «Si on exclut mes rapports avec eux et la rouleuse de tissus, mes activités sont assez solitaires, puisqu’elles demandent énormément de concentration.» Son horaire est rarement perturbé par les heures supplémentaires, sauf durant la période des vacances et à l’approche de Noël. «Normalement, je débute à 7 h 30 pour terminer à 16 h.» Dans l’industrie, d’autres couturières peuvent travailler le soir.

À quoi je peux aspirer
La majorité des couturières ne changent pas de carrière, en raison principalement du système de primes sur le rendement. D’autres laissent tout tomber pour devenir tailleur ou rembourreur. «Ces gens postulent quand des postes sont affichés dans l’entreprise. Au départ, et pendant un bon moment, ils occupent des fonctions d’apprenti, peu importe l’expérience acquise ailleurs dans l’industrie», note Lise. Le statut de contremaître constitue l’une des rares possibilités réelles d’avancement dans ce type de profession. Cependant, il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

Intérêts
• Aimer travailler de façon méthodique.
• Aimer accomplir individuellement des tâches du début à la fin.
• Aimer manipuler des instruments.

Aptitudes
• Faculté d’imagination et de visualisation en trois dimensions.
• Bonne gestion du stress relié au travail sous pression.
• Excellente mémoire et persévérance.