Comité sectoriel de main-d'œuvre des industries des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine
Classificateur de bois    
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Dès son embauche en 1963, Michel Collin est devenu classificateur de bois chez Les Meubles Morigeau, un fabricant de mobilier pour enfants situé à Saint-François, dans la circonscription de Montmagny sur la rive sud du Saint-Laurent, près de Québec. «On avait une belle terre à bois chez nous. Je connaissais les essences par cœur. Vers l’âge de 16 ans, je songeais à mon métier actuel dans une scierie. J’ai fait des études dans le domaine deux ou trois ans plus tard. Je n’ai pas arrêté depuis.»

Ce que je fais
Michel inspecte, mesure et trie les chargements de bois livrés en paquets à l’usine. Il vérifie si le prix de la marchandise reflète sa valeur réelle à partir d’un classement en vigueur dans l’industrie. Trois critères principaux retiennent son attention: catégorie, quantité et qualité.
«À l’aide d’une règle, je tourne les pièces une à une. Chaque lot de planches comporte une longueur, une largueur, une épaisseur et une essence de bois différentes. Je compare l’ensemble de mes mesures avec celles qui apparaissent sur le bon de commande.»

Le classificateur de bois calcule le nombre d’unités converties en pieds par mesure de planche. Il évalue le pourcentage de bois clair présent dans chaque pièce, c’est-à-dire l’importance de la portion vierge du matériau. «Je repère les défauts sur tous les côtés: collets d’écorce, nœuds, boursouflures, fissures. Par exemple, l’envers des planches est toujours plus beau que la face.» Si le contenu n’est pas conforme aux normes de la compagnie quant à la quantité et à la qualité, il en avise le directeur des achats.

Ce qu’il faut
Fort de sa formation professionnelle spécialisée en classification et mesurage du bois, Michel a pu aborder plus sereinement la réalité de la pratique quotidienne. En prime, il présentait d’autres atouts essentiels.

Le calcul mental rapide arrive au premier rang. «Sauf lorsqu’il s’agit de faire la sommation des lots, je ne travaille jamais avec une calculatrice. Ce serait trop long. Nous comptons directement sur les planches avec un crayon. En faisant usage d’une formule mathématique, j’obtiens la portion de bois utilisable que j’inscris dans nos livres.»

Il faut combiner également une excellente acuité visuelle et une capacité d’observation peu commune. «Je dois m’exécuter rapidement sans pour autant laisser passer les irrégularités.» Les rapports remis à ses supérieurs doivent refléter la réalité. Son honnêteté envers la direction et les fournisseurs est appréciée. «On ne peut jouer ni avec les chiffres ni avec les pourcentages. Notre réputation se bâtit tous les jours.»

À quoi ressemble mon travail
Michel exerce ses fonctions dans la cour à bois. La lumière naturelle constitue le meilleur éclairage. Quand le temps est trop maussade, les stocks sont alors transportés dans les bâtiments pour éviter que les cotations consignées par écrit sur support de papier ne soient altérées. Le classificateur de bois remplit son mandat avec des compagnons qui l’aident à déplacer et à empiler le matériel. «Mes relevés sont acheminés au directeur des achats. S’il dénote des anomalies, on me demande des explications. Mes commentaires servent fréquemment à valider le maintien ou le changement des fournisseurs.»

Ses activités se déroulent principalement durant le jour. Du lundi au jeudi, Michel commence à 7 h et termine la journée vers 16 h 45. Le vendredi, il prend congé pour le week-end vers midi. Le calendrier des travaux varie évidemment d’un milieu à l’autre. «J’ai déjà fait des heures supplémentaires durant les fins de semaine quand l’urgence de la production le commandait. Mais ce n’est pas la norme.» Puisque le travail exige beaucoup de luminosité, les postes de nuit ne sont pas monnaie courante dans l’industrie, à l’exception des scieries.

À quoi je peux aspirer
Un classificateur de bois aguerri se trouve en bonne position pour aspirer au poste de directeur des approvisionnements. «Nous connaissons la matière ligneuse, les besoins de l’atelier, la capacité de traitement de la cour à bois, les fournisseurs, les exigences et le fonctionnement du service des achats», explique Michel. Il est envisageable d’accéder à la direction de l’usine ou de la production. Il suffirait d’obtenir une formation complémentaire dans le meuble, la gestion, l’ingénierie industrielle ou mécanique.

Intérêts
• Aimer accomplir des tâches répétitives, selon des normes établies.
• Aimer travailler physiquement ou manipuler des instruments.
• Aimer accomplir individuellement des tâches du début à la fin.

Aptitudes
• Avoir un sens aigu de l’observation.
• Capacité de faire du calcul mental de façon rapide et exacte.
• Avoir de la minutie dans l’exécution des tâches.